La facturation électronique devient obligatoire en Belgique : êtes-vous prêt pour 2026 ?
La Belgique s’apprête à franchir une étape majeure dans la digitalisation de ses processus commerciaux : à partir du 1er janvier 2026, la facturation électronique deviendra obligatoire pour toutes les transactions B2B (Business to Business). Ce changement s’inscrit dans une réforme européenne plus large visant à lutter contre la fraude fiscale et à moderniser la gestion de la TVA. Voici tout ce que vous devez savoir pour anticiper efficacement cette évolution.
Pourquoi une obligation de facturation électronique ?
L’instauration de la facturation électronique obligatoire en Belgique à partir du 1er janvier 2026 s’inscrit dans une stratégie globale visant à moderniser les processus fiscaux, améliorer l’efficacité administrative et lutter contre la fraude à la TVA. Cette réforme vise plusieurs objectifs :
-
Lutte contre la fraude fiscale : La Commission européenne estime que la Belgique perd près de 4,8 milliards d’euros par an en TVA non collectée. La facturation électronique, en assurant une traçabilité accrue des transactions, permet de détecter plus efficacement les anomalies et les fraudes, notamment les carrousels de TVA.
-
Modernisation et harmonisation des processus fiscaux : Cette obligation s’inscrit dans le cadre du projet européen « VAT in the Digital Age » (ViDA), adopté en mars 2025, qui vise à moderniser le système de TVA au sein de l’Union européenne. L’objectif est de standardiser les formats de facturation et de faciliter les échanges transfrontaliers
-
Amélioration de la productivité des entreprises : réduction des erreurs d’encodage, diminution des délais de paiement, baisse des coûts liés à la facturation papier. La transition vers la facturation électronique permettra également de diminuer les coûts liés à l’impression, à l’envoi postal et à la saisie manuelle des factures. Des études estiment que les entreprises peuvent économiser jusqu’à 9 euros par facture
-
Transition écologique : Moins de papier, moins de transport, une empreinte carbone allégée.
Ce que dit la loi belge
Le 6 février 2024, une loi a été adoptée en Belgique imposant la facturation électronique entre assujettis TVA belges. Cette obligation s’appliquera sans modèle de Contrôle Transactionnel Continu (CTC), en s’appuyant principalement sur le réseau sécurisé PEPPOL.
Attention : certains acteurs seront exclus de l’obligation :
- Entreprises faillies,
- Entreprises réalisant uniquement des opérations exemptées de TVA,
- Transactions B2C (business to consumer),
- Transactions internationales.
Découvrez notre article pour tout savoir de la réforme de la facturation électronique
PEPPOL : la colonne vertébrale de l’e-invoicing belge
Qu’est-ce que PEPPOL ?
PEPPOL, acronyme de Pan-European Public Procurement Online, est un réseau international sécurisé facilitant l’échange de documents électroniques standardisés, tels que les factures, entre entreprises et administrations publiques. Lancé en 2008 par la Commission européenne, PEPPOL est géré par l’association à but non lucratif OpenPeppol, qui supervise son développement et son adoption mondiale.
Objectifs de PEPPOL
PEPPOL vise plusieurs objectifs stratégiques :
-
Harmonisation des échanges électroniques : en fournissant un cadre standardisé pour les documents commerciaux, PEPPOL facilite l’interopérabilité entre différents systèmes et pays.
-
Sécurité et fiabilité : le réseau utilise des protocoles sécurisés assurant l’authenticité et l’intégrité des documents échangés.
-
Réduction des coûts et des délais : l’automatisation des processus permet de diminuer les erreurs, les délais de traitement et les coûts liés à la facturation traditionnelle.
-
Conformité réglementaire : en s’alignant sur les normes européennes, PEPPOL aide les entreprises à respecter les obligations légales en matière de facturation électronique.
Fonctionnement du réseau PEPPOL
Le réseau PEPPOL repose sur un modèle dit « 4 corners » : émetteur, access point d’émission, access point de réception, récepteur. La Belgique est déjà fortement engagée dans ce réseau via l’autorité nationale BOSA.
Les factures devront être au format EN 16931, garantissant :
- L’authenticité de l’origine,
- L’intégrité du contenu,
- La lisibilité du document.
Chaque entreprise est identifiée de manière unique sur le réseau via un identifiant PEPPOL (Peppol ID), souvent basé sur le numéro de TVA ou le numéro d’entreprise. Les documents échangés sont au format standardisé UBL (Universal Business Language), garantissant leur lisibilité et leur traitement automatisé par les systèmes comptables.
Ce qui devient obligatoire :
À partir du 1er janvier 2026, les entreprises belges assujetties à la TVA devront :
- Émettre des factures électroniques structurées conformes à la norme EN16931.
- Choisir un Access Point pour se connecter au réseau PEPPOL.
- Adapter leur logiciel de facturation pour envoyer et recevoir des factures électroniques.
Bon à savoir : Solare Property, notre logicielle de gestion immobilière propose une transition simple et progressive pour intégrer l’e-invoicing sans perturber les outils existants.
Comment anticiper la facturation électronique en Belgique ?
La meilleure stratégie est d’anticiper dès maintenant :
- Informer ses partenaires commerciaux : Vérifiez si vos clients et fournisseurs sont enregistrés sur PEPPOL.
- Équiper votre entreprise d’une solution certifiée PEPPOL : Un logiciel comme Solare-Property facilite cette transition grâce à ses modules de vente (ESI) et d’achat (EPI).
- Former vos équipes : Comprendre les nouveaux processus d’émission, de réception, et de traitement des factures électroniques.
- Penser à l’automatisation : Des projets utilisant l’intelligence artificielle sont en cours pour simplifier encore plus les flux de facturation et d’approbation.
Investir aujourd’hui pour mieux réussir demain
En résumé, anticiper l’obligation de facturation électronique en Belgique est un levier stratégique pour :
- Sécuriser vos échanges commerciaux,
- Fluidifier votre comptabilité,
- Réduire vos coûts administratifs,
- Contribuer à la transition numérique et écologique de votre entreprise.
Et bonne nouvelle : la législation prévoit des avantages fiscaux pour les entreprises qui investissent dans des solutions numériques. Avec une déduction pour investissement numérique de 20 % pour tous sur les immobilisations numériques, applicable à partir du 1er janvier 2025. Et avec une déduction majorée de 120 % pour les petites PME et indépendants sur les frais liés à la facturation électronique.