En 2025, les obligations réglementaires en matière de performance énergétique et de responsabilité environnementale prennent une nouvelle dimension. Pour les gestionnaires de patrimoine immobilier, entreprises, collectivités et acteurs du secteur tertiaire il devient indispensable de maîtriser les exigences légales afin d’éviter sanctions, surcoûts et perte de compétitivité.
La conformité n’est plus seulement une obligation légale : c’est un levier de compétitivité, de valorisation des actifs et de maîtrise des coûts énergétiques. Notre guide vous accompagne pour transformer les contraintes réglementaires en opportunités de performance durable.
Les principales obligations réglementaires en 2025 : Un cadre en constante évolution
Le Décret Tertiaire : des objectifs de réduction ambitieux
Le Décret Tertiaire impose aux bâtiments de plus de 1 000 m² une réduction progressive des consommations d’énergie : -40 % d’ici 2030, -50 % en 2040 et -60 % en 2050.
En 2025, l’arrêté (VA VI) viendra affiner les valeurs absolues à atteindre, en élargissant la couverture réglementaire à de nouvelles catégories : grandes surfaces de bricolage, marchés couverts, cinémas, bâtiments en DROM. Rendant la déclaration sur la plateforme OPERAT encore plus stratégique.
Point d’attention : le non-respect des obligations entraîne un risque de sanction via le dispositif de « Name & Shame » (publicité de la non-conformité) et des amendes administratives (jusqu’à 7 500 €).
La loi APER (Accélération de la Production d’Énergies Renouvelables)
Dès 2025, des obligations apparaissent pour :
- Installer des ombrières photovoltaïques sur les parkings >10 000 m² (2026) ou >1 500 m² (2028).
- Intégrer des solutions EnR ou de végétalisation sur les toitures des bâtiments tertiaires >500 m².
- Définir un plan de valorisation foncière pour les grandes entreprises publiques.
Loi LOM : Mobilité propre obligatoire
À partir de 2025, les parkings >20 places doivent être équipés de bornes de recharge pour véhicules électriques. De plus, 70 % du parc d’entreprise devra être électrique d’ici 2030.
Les bâtiments doivent intégrer de nombreuses exigences techniques, parmi lesquelles :
- Le Décret BACS : obligation d’installer une GTB (gestion technique du bâtiment) si la puissance de chauffage/refroidissement dépasse 290 kW (janvier 2025).
- Qualité de l’Air Intérieur (QAI) dans les ERP accueillant des mineurs.
- Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) obligatoire pour les transactions et certains ERP.
Réglementation technique et énergétique
Réglementation | Obligation à anticiper | Échéances |
---|---|---|
Décret BACS (systèmes de GTB) | Pilotage intelligent des équipements techniques (chauffage, climatisation, ventilation) pour les bâtiments > 290 kW | Janvier 2025 |
Loi APER | Installation de panneaux photovoltaïques ou toitures végétalisées pour bâtiments >500 m² | Janvier 2025 (neuf), 2028 (existant) |
Loi LOM | 1 borne de recharge pour 20 places de parking > 20 places | 2025 |
Audit énergétique ou ISO 50001 | Pour les entreprises > 250 salariés ou CA > 50 M€ | En continu |
Calorifugeage | Isolation des réseaux de chauffage/climatisation hors volume chauffé | Avant 2027 |
Comment rester conforme ? Une stratégie en 4 étapes
1. Faire un état des lieux réglementaire et énergétique
La première étape est de dresser une cartographie précise de votre patrimoine bâti pour identifier les obligations réglementaires applicables et les leviers d’optimisation. Cela passe par un audit énergétique normé (NF EN 16247) ou une certification ISO 50001, qui permet de :
- Déterminer les bâtiments assujettis au Décret Tertiaire et aux autres dispositifs (Décret BACS, Loi APER, etc.),
- Collecter les données de consommation de référence (corrigées du climat et des usages),
- Identifier les actions déjà réalisées (rénovation, pilotage, sensibilisation),
- Repérer les gains énergétiques accessibles à court, moyen et long terme,
- Évaluer la conformité actuelle de vos bâtiments (QAI, DPE, GTB…).
💡 Astuce stratégique : un découpage intelligent en sous-catégories sur la plateforme OPERAT permet de bénéficier d’objectifs réglementaires ajustés à la typologie réelle de vos bâtiments, avec un impact direct sur les objectifs à atteindre.
2. Planifier un Plan Pluriannuel d’Investissement (PPI)
À partir des conclusions de l’audit, formalisez un PPI structuré et priorisé, véritable feuille de route de votre transformation énergétique. Ce plan doit inclure :
- Les actions à fort impact (rénovation de l’enveloppe, CVC, GTB, usages spécifiques…),
- L’analyse du ROI énergétique et financier de chaque scénarios,
- Les coûts évités à court et long terme en fonction de l’évolution du prix de l’énergie,
- Les financements mobilisables (Booster ADEME, prêts verts BPI, CEE…),
- Les échéances réglementaires à respecter (Décret Tertiaire, Loi APER, etc.).
📌 Le PPI devient ainsi un outil de pilotage stratégique, garantissant la cohérence entre obligations légales, trajectoire carbone et optimisation budgétaire.
3. Lancer les travaux de rénovation
Une fois la stratégie validée, engagez une phase opérationnelle rigoureuse avec l’appui de partenaires spécialisés : AMO, MOE, architectes, entreprises de travaux certifiées. Les clés de réussite :
- Définir un calendrier réaliste, aligné sur les échéances réglementaires,
- Assurer une coordination fluide des différents intervenants,
- Mettre en place des indicateurs de suivi de chantier et de performance,
- Prévoir des réceptions techniques et énergétiques à l’issue des travaux.
4. Assurer le suivi énergétique et la conformité continue
La dernière étape consiste à maintenir la performance dans le temps. Grâce à une plateforme comme OPERAT vous pouvez suivre :
- Le monitoring en temps réel des consommations énergétiques (EMS, GTB),
- La correction climatique des données (méthode DJU) pour une lecture fiable,
- Le suivi des écarts avec les objectifs annuels et décennaux,
- L’édition et la diffusion de l’attestation annuelle de suivi, véritable preuve de conformité et outil de communication interne/externe,
- L’ajustement du PPI en fonction des écarts observés ou des évolutions réglementaires.
🔍 Une gouvernance énergétique proactive est indispensable pour pérenniser les résultats, anticiper les risques de non-conformité et valoriser les efforts réalisés.
Quels risques en cas de non-conformité ?
Dispositif « Name & Shame » : un impact d’image non négligeable
Le premier niveau de sanction repose sur le principe de transparence publique. Si une entreprise ou une collectivité ne respecte pas ses obligations de déclaration (plateforme OPERAT) ou n’atteint pas les objectifs de réduction fixés sans fournir de justification ni plan d’actions, elle s’expose à :
- Une mise en demeure formelle par l’administration,
- Puis à une publication publique de son manquement, via un dispositif « Name & Shame ».
Ce mécanisme peut sérieusement entacher la réputation de l’entreprise, en particulier vis-à-vis des partenaires financiers, des investisseurs ou des collectivités, de plus en plus sensibles aux critères ESG.
Des sanctions financières fortes
En complément du volet réputationnel, des sanctions financières peuvent être appliquées en cas de non-conformité persistante :
- Jusqu’à 1 500 € pour une personne physique (exploitant individuel, artisan…),
- Et jusqu’à 7 500 € pour une personne morale (entreprise, collectivité, bailleur…).
Ces montants peuvent s’appliquer par bâtiment assujetti, ce qui représente un risque financier important en cas de parc immobilier conséquent.
Risques indirects mais stratégiques
Au-delà des sanctions directes, la non-conformité peut avoir des répercussions stratégiques sur le moyen et long terme :
- Blocages ou refus d’accès à certains financements publics ou privés (aides ADEME, prêts verts, subventions territoriales…),
- Dévalorisation des actifs immobiliers dans le cadre de cessions ou de levées de fonds,
- Perte de compétitivité sur les marchés publics ou avec des donneurs d’ordre exigeants en matière de durabilité,
- Risque de contentieux en cas de non-respect des engagements contractuels ou des obligations de performance énergétique.
Des aides disponibles pour faciliter la mise en conformité
Face à l’ampleur des obligations environnementales (Décret Tertiaire, BACS, APER, etc.), l’État et plusieurs organismes publics ont mis en place une palette d’aides financières et d’accompagnements techniques pour encourager et accélérer la transition énergétique des bâtiments tertiaires. Parmi les dispositifs mobilisables :
Booster Entreprises – ADEME : un accompagnement ciblé
Ce dispositif vise à soutenir l’ingénierie de projet dans le cadre de la mise en œuvre du Décret Tertiaire. Il intervient après la réalisation d’un audit énergétique ou d’un diagnostic (PERFIMMO BPI ou équivalent), et permet de financer : Des missions de maîtrise d’œuvre spécialisée, des missions d’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage (AMO) ou encore l’élaboration de Contrats de Performance Énergétique (CPE).
Les prêts et financements mobilisables auprès de la BPI
Pour financer les investissements issus du Plan Pluriannuel (PPI), plusieurs solutions sont disponibles via la Banque Publique d’Investissement (BPI) :
- Prêt Vert ADEME / BPI : dédié aux projets à fort impact environnemental,
- Prêt Action Climat : pour accompagner la décarbonation des PME,
- Prêt Région Énergie : cofinancé par les Régions pour appuyer les stratégies énergétiques locales.
Conclusion : agir maintenant pour performer demain
Rester conforme aux obligations réglementaires environnementales en 2025 nécessite une vision globale, des outils adaptés et une stratégie d’investissement cohérente. Grâce à des solutions comme Lowit, les entreprises peuvent modéliser leur patrimoine, définir des trajectoires énergétiques efficaces et répondre sereinement aux échéances réglementaires.
En anticipant, en structurant un plan d’actions clair les acteurs du tertiaire peuvent :
- Réduire leurs consommations,
- Optimiser leurs investissements,
- Améliorer leur image de marque,
- Et contribuer activement à la transition énergétique.